Le livre de Charles

Warrior Within

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Extraits de “Warrior Within”:

Après m’avoir équipé de la ceinture électrique neutralisante, ils fixaient autour de ma taille une chaîne ventrale, puis me passaient les menottes au-travers d’une des mailles de cette chaîne. Ils pouvaient ainsi me lier les mains devant moi de manière efficace. Puis, ils installaient des entraves à mes chevilles, me forçant à les suivre en traînant des pieds. Mes pas étaient deux fois plus petits à cause de la courte chaîne des entraves…
Une fois enfin habillé et équipé de toutes ces entraves, je parcourais les 800 mètres qui me séparaient du palais de justice en traînant des pieds…
Je me tenais assis à l’extrémité de la table de la défense, mes deux avocats d’un côté, en espérant me réveiller de ce cauchemar. J’étais contrait de me tenir le dos voûté en permanence à cause du boîtier de la ceinture électrique fixé au bas de mon dos. C’était très douloureux et je devais subir ce traitement chaque jour. Le gardien qui commandait le transmetteur portatif à distance se tenait juste derrière moi. Il ne cessait de me répéter: “Tu me rends nerveux, et si tu m’énerves, je vais finir par t’envoyer une décharge.”

Avec les autres gars, je parlais de la façon dont les procureurs, dans mon affaire, m’avaient condamné au quartier des condamnés à morts à l’issu d’un procès bâclé. A ma grande surprise, tous, je dis bien tous les gars avec qui je m’étais entretenu avaient eu la même vie et le même procès que moi, peu ou prou. J’étais sonné. Je n’arrivais pas à croire que le mensonge, le vol et la triche faisaient partie des habitudes de l’Etat du Texas pour envoyer des hommes  et des femmes dans le couloir de la mort. J’étais horrifié d’apprendre que nos soi-disant “droits”, au regard de la loi, et que la présomption d’innocence n’avaient cours que pour ceux dont la famille avait les moyens. Si une personne peut se permettre de faire appel à des avocats pour garantir le respect de toute la procédure juridique, alors, les droits que lui confère la loi seront protégés. A ce jour, je n’ai encore jamais rencontré aucune personne “riche” dans le couloir de la mort. Je n’ai encore jamais entendu parler d’une personne dont la famille a les moyens, qui aurait été envoyée dans le couloir de la mort. J’en ai des cauchemars. En un mot, la peine capitale existe uniquement pour les pauvres des Etats-Unis d’Amérique. L’homme riche destiné à mourir dans une chambre d’exécution à Huntsville n’est pas encore né…

Lorsque je me repenche sur cette période de ma vie, je repense aux sensations que j’ai éprouvées lors de mon arrivée dans le couloir de la mort du Texas, et je doute pouvoir trouver un jour les mots pour décrire pareille expérience. Il faut la vivre pour véritablement en appréhender tous les aspects. C’était comme si j’avais été jeté dans les profondeurs d’une mer noire et glacée, au cœur de la nuit, sans aucune aide en vue. Ces sensations sont pires que la mort. Mourir serait rapide et ne ferait mal que quelques instants. Je mourais mille fois. Le système me tuait à petits feux, me torturait, m’infligeant de petits entailles, me vidant de ma force. C’était comme si j’avais touché le fond de cette mer glacée. Instinctivement, je savais que j’avais deux choix, soit rester au fond et mourir, soit m’obliger à remonter à la surface. Lorsqu’on touche le fond, on comprend comment certaines personnes en arrivent à s’ôter la vie. J’ai appris que l’une des pires choses était de faire l’expérience intime du désespoir.

J’avais la voix de mon père dans l’oreille. Je me rappelais l’avoir entendu me dire que ce qui m’arrivait dépassait ce qu’un homme peut maîtriser, que mon sort allait au-delà du bureau du procureur, du tribunal du juge, au-delà de tout ça. Seul Dieu avait mon sort entre ses mains, et ces hommes, dont le pouvoir sur ma personne semblait absolu, n’étaient rien en comparaison de Dieu tout puissant. “Aie confiance en Dieu, mon fils, remets ton sort entre Ses mains. Prie chaque jour et chaque nuit et ne perds jamais espoir. Nous t’aimons et serons toujours là pour toi.” Mon père avait prononcé ces paroles inspirantes la dernière fois que je lui avais parlé. Je suis reconnaissant d’avoir un père si sage et si aimant.

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