Nouvelles du Couloir de la Mort du Texas, 18 octobre 2019

“Voyez si vous pouvez vous surprendre en train de vous plaindre, que ce soit en paroles ou en pensées, que ce soit à cause d’une situation où vous vous trouvez, de ce que d’autres personnes font ou disent, de votre environnement, de votre situation personnelle, ou même de la météo. Se plaindre correspond TOUJOURS à une non-acceptation de ce qui EST.”

“Pardonner, c’est abandonner sa complainte et se défaire de la tristesse. Pardonner, c’est n’opposer AUCUNE résistance à la vie, c’est laisser la vie se déployer à travers soi. Le moment où vous avez véritablement pardonné, vous avez RECUPERE votre pouvoir sur votre esprit. » ——Eckhart Tolle.

Ici, dernièrement, je me suis efforcé d’analyser en détail tout ce qui m’était arrivé au cours des 12 derniers mois et ce faisant, d’accepter tout simplement la vie selon ses termes, telle qu’elle se présente. Et laissez-moi vous dire quelque chose, c’est très difficile. Parce que chaque fois que vous pensez avoir dominé le problème, une autre difficulté ou un autre souci vous prend par surprise et bien trop souvent, ce problème qui vient de faire irruption dans votre vie est comme de l’essence versée sur les cendres presque éteintes de ce qui vous causait du tracas juste avant ! Dans la situation qui est la mienne, je crois être assez doué pour contrôler mes paroles à cause du contexte où je vis : je suis confiné dans le couloir de la mort du Texas et le fait d’avoir des paroles malheureuses peut donner lieu à tout un tas d’histoires dont je me passerais bien. La difficulté que j’éprouve vient de la « voix silencieuse » qui résonne dans ma tête. Pour moi, cette voix, c’est ce bouffon [ma fierté/mon ego] qui délire et vocifère sans arrêt, qui essaie sans cesse de détourner le fil de mes pensées et d’envenimer les choses. C’est la voix qui ne tarde pas à se plaindre de tout ce qui cloche dans ma vie et qui, en général, fait de ma vie un enfer. Je mène une bataille sans trêve pour tenter de faire taire cette voix. Ici, j’ai récemment appris de nouvelles techniques pour faire face à cette voix. J’ai appris à accepter les choses, à ne pas ignorer ce qui me fait souffrir, à ne pas nier ce qui ce passe et ainsi à accepter ce qui EST. Mais là encore, laissez-moi vous dire que c’est extrêmement difficile. Parce que c’est tellement facile de se glisser dans le rôle du sale gosse pourri gâté et de piquer une crise parce que la vie ne s’emploie pas à accéder à vos désirs. C’est facile de baisser la garde et, pendant qu’on regarde ailleurs, de laisser ce malade mental (l’ego) délirer et éructer, de le laisser vous prendre par surprise et tenir les rênes et, avant que vous en ayez pris conscience, vous voilà en train de juger les autres et de vous plaindre de la situation, du contexte, et même du temps qu’il fait ! Il est une vérité absolue que l’existence m’a appris, c’est que nous avons tous été mis sur cette terre pour devenir des êtres spirituels éclairés. Et, ce que je veux par-dessus tout, c’est apprendre à vivre ma vie selon ses termes et à accepter ce qui EST, à résister à toute forme de non-acceptation dans mon existence. Mon expérience de la vie en général me pousse à dire que le principal obstacle qui se dresse sur le chemin de l’éveil, c’est la fierté/l’ego. Et le mode opératoire de l’orgueil/l’ego/l’esprit/de ce bouffon ou de cette voix qui délire et hurle sur tout ce qui bouge, c’est qu’il/elle se focalise sur une vexation, un manque de respect, une trahison ou une transgression et qu’il/elle s’en sert comme d’un combustible et fait de nous un petit amas de tourments, de griefs et de plaintes, un bouffon autocentré qui s’excite parce qu’on lui a dit non. Dans mon expérience personnelle, ces cas de figure impliquent le plus souvent une autre personne. Ce peut être quelqu’un que je n’apprécie guère dans le couloir de la mort du Texas ou l’un des amis qui m’est le plus proche et que j’aime le plus qui, pour une raison ou une autre, va déclencher ce type de réaction de ma part. Et la conclusion dans toutes ces situations, c’est que peu importe qui a raison, qui a tort, qui a jeté la première pierre, qui est la victime, ce qui importe, c’est de dépasser le problème, de l’accepter pour ce qu’il est, et de laisser les événements de la vie vous traverser tandis que vous vous efforcez d’évoluer, de mûrir et de devenir une meilleure personne. Parce que c’est ce que les véritables amis – les confidents – font l’un pour l’autre. Alors que je poursuis cet incroyable périple qu’est la vie, je réalise que l’une des qualités les plus puissantes dans ce genre de situations, c’est la capacité à pardonner. Parce que tant que je suis dans un état de non-acceptation de mon problème, je permets à mon ego/mon cerveau d’être aux manettes et rien de bon ne peut découler de cette situation. J’en parle à titre personnel, je sais que lorsque c’est l’ego qui commande, les choses ne font qu’empirer. Tant que l’ego est aux commandes, cela veut dire que j’ai laissé mon Moi Véritable s’égarer dans le triangle des Bermudes de mon cerveau, que domine ma fierté. Et voilà que je tâtonne, en vain, à travers cet épais brouillard, tentant de retrouver la lumière. C’est alors que le pardon a l’effet d’une eau fraîche que je verse sur les flammes de mon orgueil/ego/esprit. Parce que tant que je m’accroche aux récriminations qui alimentent cet aspect négatif de ma personne, impossible de progresser et de dépasser ce qui me tourmente. La vie m’a appris que le pardon est bien trop souvent quelque chose qu’il nous faut accorder maintes et maintes fois avant qu’il ne soit véritable et que c’est cette ultime fois où nous pardonnons qui compte, parce que cela reste. Le bénéfice qui résulte de cet acte, c’est que quand nous sommes enfin capables de lâcher prise, nous nous libérons de l’emprise qu’exerce sur nous l’orgueil, et nous pouvons avancer et reconquérir auprès de l’ego/de l’esprit le pouvoir qui appartient à notre Moi Véritable. Alors que j’écris ces lignes dans la cellule du couloir de la mort du Texas où je suis maintenu à l’isolement, je souris parce que c’est tellement « facile » d’identifier et de verbaliser la solution à mon problème. Mais c’est très difficile d’y parvenir réellement dans la vie quotidienne. Je vais vous en donner un parfait exemple: je m’adonne à mes rituels quotidiens, j’ai passé une bonne matinée, je fais ce que j’ai à faire lorsque j’entends à la radio une chanson qui me fait penser à une personne qui, elle-même, me fait penser à une autre personne qui me rappelle cette situation ; alors, pile quand je croyais avoir surmonté mon problème, le voilà qui refait surface ! Et tout ça arrive en une fraction de seconde. Mais la vie est faite ainsi, ce avec quoi je dois travailler, et ce qui me fait tenir, c’est que je sais qu’un jour, ces problèmes ne seront plus que de lointains souvenirs, et que je pourrai me retourner et me demander : « pourquoi est-ce que j’y ai attaché tant d’importance dans ma vie ? » Je suis reconnaissant de pouvoir poursuivre mon apprentissage à l’Ecole de la Vie parce que « j’évolue sans cesse » et que « rien n’est jamais terminé. » Je continuerai de grandir, de mûrir et d’évoluer alors que je travaille sur moi-même. Et je sais que si mes proches m’y aident, alors je suis béni. Je sais que c’est parfois difficile à prouver dans un espace qui soit sûr pour chacun, mais c’est ce que font les véritables amis. Un espace sûr n’est pas forcément confortable, c’est facile de confondre les deux. Si nous sommes en mesure d’apporter cet accompagnement l’un à l’autre, surtout à un moment où nous en avons grand besoin, nous créons un espace où le courage règne, un espace de soutien où nous nous aidons à guérir. C’est pour moi le socle dont j’ai besoin pour garder l’équilibre et rester centré. Parce que c’est de là que je pourrai continuer à œuvrer pour atteindre le but ultime, celui qui me permettra de résoudre ces problèmes : gagner la liberté et commencer la deuxième partie de ma vie !
AMOUR, PAIX, ESPOIR !

Charles D. Flores

 

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