Journal – 28 août 2017

Ce matin, je me suis réveillé dans un couloir de la mort sans aucun mouvement, parce que seulement la moitié des gardes sont venus travailler. Ils n’ont pas assez de gardiens pour faire fonctionner la prison selon le planning habituel : récréations, douches, etc. Je suis dans un coin du bâtiment, et donc tout ce que je peux voir, c’est l’entrée du bloc, proche de ma cellule et un morceau du ciel qui la surplombe. C’est un peu exaspérant et totalement surréaliste d’entendre tout ce qui se passe autour de nous à la radio et de ne rien pouvoir voir, sauf la pluie qui tombe apparemment sans interruption. Plus tôt ce matin, de l’eau a commencé à gicler de la canalisation située entre ma cellule et celle d’à coté, et elle a coulé dans ma cellule. Pas bon du tout. J’ai pu stopper cet écoulement, j’ai calfeutré le bas de la porte et j’ai nettoyé cette eau sale. Mais pendant ce temps je me suis demandé : « Qu’arrivera-t-il si je ne parviens pas à l’arrêter ? ». Donc dès que j’ai pu, j’ai rassemblé mes affaires et je serai prêt à sortir de cette cellule si ça recommence. Je ne vais pas rester dans une cellule où les eaux des égouts se répandent. Ce fut donc la première conséquence de l’Ouragan Harvey ici dans le couloir de la mort.